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LE ROBOT PREND EN CHARGE LA DISTRIBUTION DE LA RATION

Un pousse-fourrage Entre chaque distribution, le Lely Vector repousse les fourrages devant la table d'alimentation grâce à une jupe rotative de 1,50 m de large. Au cours de cette opération, un capteur lui permet de déterminer la hauteur d'aliment disponible. Il peut ainsi adapter le rythme de distribution sans assistance.

LE GROUPE LELY LANCE UN SYSTÈME D'ALIMENTATION AUTOMATISÉ VISANT À RENFORCER L'EFFICACITÉ ALIMENTAIRE ET À RÉDUIRE LE TRAVAIL D'ASTREINTE QUOTIDIEN DE L'ÉLEVEUR.

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LE PROCHAIN STANDARD DE L'AGRICULTURE SERA ROBOTISÉ », assure Alexander van der Lely, PDG de Lely. Vingt ans après son robot de traite, le groupe néerlandais met en service un robot d'alimentation, le Lely Vector. Le premier intérêt d'automatiser l'alimentation repose sur la réduction du temps de travail consacré à la distribution quotidienne de la ration.

C'est la promesse affichée par ce tout nouveau robot : la préparation de la ration, la distribution à l'auge et le contrôle de la consommation. Plus qu'un robot, il s'agit d'un système d'alimentation intégré du silo à l'auge.

Au coeur du système, le Lely Vector reprend le principe du robot pousse-fourrage sur lequel est adaptée une trémie mélangeuse d'une capacité de 150 à 600 kg. Un volume qui permet, d'une part, de préparer des petites rations pour des groupes restreints d'animaux et, d'autre part, d'alimenter jusqu'à 300 animaux au cours d'un cycle de 24 heures. Ainsi, le Lely Vector assure une distribution permanente de la ration sur la table d'alimentation, sur le principe de huit à dix repas par jour. La ration est préalablement programmée sur un logiciel connecté au dispositif d'alimentation par l'intermédiaire de la technologie sans fil Bluetooth.

Complète ou semi-complète, la ration est préparée dans ce que Lely appelle « la cuisine ». Il s'agit d'un espace ouvert, bétonné et sans obstacles, situé dans la stabulation ou dans un bâtiment annexe. Chaque ingrédient y est stocké et repris par un grappin fixé sur un pont roulant qui charge le robot de façon autonome.

Dans la « cuisine », chaque type d'aliment dispose d'un emplacement propre. « Il est possible de programmer jusqu'à seize fourrages différents, huit concentrés et huit catégories de minéraux pour alimenter seize groupes d'animaux distincts », précise Richard Dion, responsable commercial. Le grappin sélectionne la zone paramétrée pour chaque type d'aliment et reconstitue la ration étape par étape. Dans le bol mélangeur du robot, une vis verticale et des contre-couteaux assurent l'homogénéité du mélange, tandis qu'un système de peson permet d'ajuster la quantité de chaque ingrédient. « Pendant le chargement et le mélange de la ration, le Lely Vector est branché sur le secteur. Le fonctionnement de l'installation est d'ailleurs entièrement électrique et affiche une consommation de 20 kWh/jour pour nourrir 150 vaches. »

AFFOURAGEMENT TOUS LES TROIS JOURS

Sans confirmer un chiffre précis, le groupe Lely annonce un montant d'investissement équivalent à celui de son robot de traite (150 000 €). Une somme qui ne prend pas en compte le coût de construction de la cuisine, dont le montant varie en fonction de l'opportunité de prévoir un emplacement dédié dans la stabulation ou de la nécessité de monter un local spécifique. Dans tous les cas, il faut prévoir une surface bétonnée de 100 m2 pour 60 vaches. « Plus il y aura d'aliments différents dans la ration, plus la surface devra être importante », rappelle Richard Dion. La « cuisine » doit avoir une dimension suffisante pour stocker l'équivalent de trois jours d'ensilage désilé sous forme de cubes. La part de l'alimentation prise en charge par l'éleveur consiste, en effet, à approvisionner la cuisine en fourrages tous les trois jours seulement. « Ainsi, l'éleveur peut préparer sa ration le vendredi après-midi et se libérer du travail d'astreinte le weekend », annonce le constructeur.

Cette option de stockage de l'ensilage en cubes nécessite, bien sûr, une désileuse adaptée. Elle vise surtout à préserver la qualité du fourrage pendant trois jours entiers après le désilage : « En présence d'oxygène, il y a une reprise des fermentations aérobies qui détériorent la qualité de l'ensilage. Au cours de ce processus, l'ammoniac se transforme en nitrate, explique Jean-Luc Ledonge, nutritionniste indépendant au sein de la société Nutri-Cap, basée en Bretagne. Le risque est d'autant plus difficile à maîtriser que le fourrage est riche en protéines, comme les ensilages d'herbe avec une forte proportion de légumineuses. En limitant le contact avec l'air, le stockage en cuisine sous forme de cubes limite l'oxygénation et permet d'envisager une reprise tous les trois jours. La réussite de ce mode de distribution dépendra avant tout de la qualité de l'ensilage initial, c'est-à-dire de la bonne acidification du fourrage à la suite de la confection du silo. À ce titre, des critères simples peuvent servir de repères : un pH de 4 et une température du fourrage égale à l'air ambiant + 5°C maximum. »

Hors des périodes de distribution, le Lely Vector remplit la fonction de pousse-fourrage. Lors de cette opération, grâce à un capteur laser, il a la capacité d'analyser la hauteur de fourrage restant sur la table d'alimentation et ainsi d'adapter le rythme de distribution sans assistance extérieure.

AGIR SUR L'EFFICACITÉ ALIMENTAIRE

En effet, le système de distribution s'enclenche automatiquement lorsque la quantité d'aliment à l'auge descend en dessous d'un certain seuil. La mise à disposition d'une ration sans cesse renouvelée contribue à maintenir l'appétence du mélange et donc à diminuer les refus, le stress provoqué avant tout de la qualité de l'ensilage initial, c'est-à-dire de la bonne acidification du fourrage à la suite de la confection du silo. À ce titre, des critères simples peuvent servir de repères : un pH de 4 et une température du fourrage égale à l'air ambiant + 5°C maximum. » Hors des périodes de distribution, le Lely Vector remplit la fonction de pousse-fourrage. Lors de cette opération, grâce à un capteur laser, il a la capacité d'analyser la hauteur de fourrage restant sur la table d'alipar la compétition à l'auge et les variations de pH du rumen liées à une consommation erratique. En test dans cinq élevages néerlandais, ce nouveau système d'alimentation automatisé présente, selon le constructeur, une efficacité alimentaire (lait produit/fourrage ingéré) de 1,32 contre 1,25 dans les systèmes équipés d'une mélangeuse classique avec deux repas par jour. « L'idée de ramener de la ration fraîche au moins trois fois par jour est de nature à garantir des gains d'efficacité alimentaire, confirme Jean-Luc Ledonge. Une consommation plus régulière limite les variations de pH et préserve l'efficacité de la flore ruminale. On peut pousser la réflexion plus loin et multiplier le nombre de repas, mais il faut garder à l'esprit que le rythme de la vache doit respecter un temps de repos en position couchée de 57 %, au cours duquel elle rumine et initie sa production laitière. »

Si l'efficacité alimentaire semble renforcée par un apport régulier de fourrages frais, la question des pertes en cuisine liées à la précision de préhension du grappin mérite cependant d'être approfondie. Son efficacité est bien réelle sur des cubes fraîchement approvisionnés, mais des pertes même infimes lors du chargement du robot Lely Vector laissent à penser que la présence de l'éleveur reste requise pour garantir le bon fonctionnement des machines.

JÉRÔME PEZON

Un pousse-fourrage Entre chaque distribution, le Lely Vector repousse les fourrages devant la table d'alimentation grâce à une jupe rotative de 1,50 m de large. Au cours de cette opération, un capteur lui permet de déterminer la hauteur d'aliment disponible. Il peut ainsi adapter le rythme de distribution sans assistance.

Guidage par ultrasons Jusqu'au bâtiment, le Lely Vector suit un parcours défini par une bande métallique au sol. Ainsi, il est possible de définir des parcours pour alimenter des animaux situés dans différents bâtiments. À l'intérieur du bâtiment, le robot se repère à l'aide d'un capteur à ultrasons qui mesure la distance avec le cornadis.

Préparation de la ration En fonction de la ration préalablement saisie sur logiciel, le grappin navigue sur un pont roulant, sélectionne la zone paramétrée pour chaque type d'aliment et reconstitue la ration étape par étape, de façon autonome. Il a une capacité de relevage de 90 kg.

L'ensilage stocké en cubes La cuisine est un espace ouvert où les fourrages sont stockés en cubes pendant trois jours et repris par un grappin qui charge le robot d'alimentation selon une ration préalablement définie. Chaque type d'aliment dispose d'un emplacement propre. Ce dispositif libère de l'astreinte quotidienne de l'alimentation.

Ration complète ou semi-complète Les compléments alimentaires de la ration, secs ou liquides, sont apportés directement dans la mélangeuse.

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